« Silencieusement »

J’ai découvert avec émotion ce très beau projet que je vous propose de découvrir à votre tour. «Silencieusement» est le titre d’un concert itinérant en six mouvements écrits par le compositeur Nicolas Frize, dans le cadre de sa résidence de création aux Archives nationales (2014-2015) sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. À l’issu d’un long compagnonnage avec les membres de l’équipe, de déambulations dans le bâtiment, d’observation des métiers, des lecteurs, des professionnels, des processus, Nicolas Frize propose un dispositif artistique qui mêle lectures d’archives, témoignages, jeux d’écriture, prises de son et musique au sein de l’équipement. Cette œuvre musicale originale questionne aussi l’espace et l’acoustique du bâtiment pour proposer une approche sensible de ce lieu public, vivant, habité, chargé de documents et d’émotions… Je n’ai pu entendre que des extraits de cette œuvre mais je suis déjà mordue et attends l’opportunité d’entendre un jour, je l’espère, ce concert atypique. Violaine Tissier-Le Nénaon, Archives de Rennes.

Plus d’informations sur le projet
Accéder au site de Nicolas Frize

Mémoires asynchrones

Policier à la circulation au coin des rues Saint-Luc et Saint-Mathieu, 4 mai 1938, Archives de la Ville de Montréal.

Policier à la circulation au coin des rues Saint-Luc et Saint-Mathieu, 4 mai 1938, Archives de la Ville de Montréal.

Les ressources numériques que les établissements patrimoniaux et en particulier les services d’archives mettent en ligne permettent à de nombreux particuliers et professionnels d’en imaginer de nouveaux usages. Nombreux sont les artistes qui trouvent dans les archives des sources d’inspiration. C’est le cas du compositeur, créateur sonore et vidéaste, Simon Côté-Lapointe qui mène depuis 2014 une démarche de création visant à produire plusieurs vidéos expérimentales à partir d’archives d’institutions québécoises. Pour découvrir deux de ses créations « Mémoires asynchrones » et « Montréal et la Grande Guerre », rendez-vous sur le site de nos collègues des Archives de Montréal.Violaine Tissier-Le Nénaon, Archives de Rennes.
Voir l’article « Mémoires asynchrones : une création audiovisuelle de Simon Côté-Lapointe » sur le site des Archives de Montréal

Sur le fil

Par Cyrielle Lévêque.
« Ma venue à Rennes s’est faite du mercredi 11 mai au vendredi 13 mai. Ces trois jours ont été ponctués d’échanges avec des personnes passionnées et passionnantes.
Actuellement plasticienne et chercheuse en arts plastiques, je m’intéresse à la mise en récit des images d’archives (photographies amateurs et images faisant appel à un contexte historique particulier) qui par le biais d’un dispositif artistique va permettre au regardeur d’accéder à un second niveau de lecture de cette image. Dans le cadre de mes recherches, il me semblait intéressant de rencontrer les trois entités, les trois points de vue qui composent le projet d’accompagnement à la recherche et à la création pour trois artistes au sein des Archives de Rennes : les membres de La Collective, le personnel des Archives et les artistes. Cette démarche peu commune m’a poussée à me rendre sur place afin de découvrir les fonctions de chacun dans leur métier, la démarche artistique des trois artistes sélectionnés pour le projet en question et surtout leurs regards quant à la notion de document et d’archive. La première discussion très fructueuse et enrichissante s’est faite avec Violaine Tissier – Le Nénaon, (Responsable conservation et publics), sur des questions dans un premier temps générales concernant les missions des Archives municipales puis plus précisément celles de Violaine. Le document archivistique est un support auquel nous pouvons tous et toutes avoir accès par différents biais, il était question de connaître ces démarches qu’elles soient personnelles, historiques ou artistiques et d’approfondir un aspect de la discussion qui m’interpellait. Violaine nous expliquait très justement son métier et notamment les règles auxquelles le personnel était attaché quant à la suppression de certains documents en double ou présentant trop peu d’intérêt historique. La question de la soustraction qui amène selon moi à une certaine errance de la représentation nous a emmenée sur les chemins de la véracité de l’utilisation des images d’archives à des fins artistiques et d’en conclure que la visite du bâtiment des Archives dans lequel nous nous trouvions et la rencontre avec les artistes étaient fort intéressantes pour compléter notre discussion.
Delphine Deshayes, Grégory Delauré et Loïc Creff s’étaient installés dans les locaux il y a peu de temps, nous avons évoqué leur démarche artistique et le type de documents auquel ils allaient s’intéresser. La richesse de ces discussions enregistrées et filmées nous a permis d’échanger nos points de vue sur l’utilisation du document d’archive en art et sur les démarches de chacun. Delphine, l’une des artistes, n’utilise à ce stade du projet pas encore d’image mais elle s’intéresse plutôt aux gestes du personnel qui donnera lieu à une vidéo, des concepts et des références artistiques. Leurs recherches iconographiques étant encore en phase de « chantier », je me suis éclipsée en espérant une prochaine venue. » Cyrielle Lévêque.
Accéder au site de Cyrielle Lévêque